Le sens de la Vie

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Le sens de la vie

La Vie a-elle un sens, une explication, un but, une raison, une volonté ?

Vaste sujet, digne d’un examen de fin d’études. Je vous propose de nous pencher un peu sur ces questions car, si c’est fait avec honnêteté et bon sens, cela peut apporter bien des soulagements, cela peut aider à cesser de nourrir des illusions délétères – de celles qui empêchent de goûter la paix intérieure.

D’abord, qu’est-ce que la Vie pour nous, humains. Posons-nous sincèrement la question, sans faux-semblants, sans honte ni préjugés.

En guise de préambule, penchons-nous intimement ce que peut être la vie pour nous. Est-ce une idée (ce qu’elle est, a été, sera ou devrait être) ou une sensation (à quel endroit du corps) ?

Ensuite, quel degré d’importance j’accorde à la teneur de chacune de ces réponses ?

Le temps pris pour approfondir cette question primordiale, essentielle même me semble t-il, pourrait amener de nouvelles perspectives dans notre vision du monde.

La vie doit-elle se mériter, se gagner, se savourer, se vivre ? La vie est-elle sérieuse, précieuse ? Et de quelle vie parle t-on, celle de ceux que l’on aime, celle des autres, la nôtre, LA vie ?

Clarifier ces notions pourrait rendre notre sommeil plus léger.

Si je dis de ma vie que je dois la mériter, cela sous-entend que ce que je fais (ou pense) est jugé par une forme d’autorité qui connote mes actions comme étant bonnes ou mauvaises. Mais, est-ce que je connais réellement cette autorité ? Est-elle un être humain, une entité supérieure, un concept, une morale ? Qu’est-ce qui me pousse à ériger cette référence en autorité : mon expérience, parce qu’on me l’a dit, par peur/soumission, par intérêt, par habitude ? Qui, ou qu’est cette autorité à laquelle nous vendons notre libre arbitre ? Est-elle vraiment digne de confiance, tout le temps et pour tous ? Quelqu’un de méritant est une personne qui est jugée comme ayant droit à une récompense (honneur, considération, respect, amour). A contrario, si vous n’êtes pas méritant cela veut dire que vous n’avez pas fait les efforts nécessaires à l’obtention d’une récompense. Mais qui est cet individu qui juge, qui décide si vous méritez – ou pas – les honneurs ? C’est parfois une petite voix intérieure : à qui appartient-elle ?

Ensuite, posons-nous la question de savoir si nous devons faire des efforts pour gagner notre vie. Pensez-vous qu’il faille se battre pour gagner notre vie ? Se battre contre qui, contre quoi ? Peut-être en effet que certaines fois il nous faille du courage et de la volonté pour continuer à vivre au sein d’un contexte peu agréable, voire dangereux. Mais je peux constater que la vie qui circule en moi, ce qui anime mon corps et mon esprit n’a pas besoin de mon assentiment pour m’animer. La vie est, tout simplement, cette impulsion qui fait fonctionner, qui fait se mouvoir les choses et les êtres, du plus infinitésimal jusqu’au plus gigantesque. Dans ce sens nous n’avons absolument aucun effort à faire pour vivre.

Parfois des individus parviennent à mettre fin à leur existence. Mais cela est possible seulement quand leur vie est pensée. Je m’explique.

Certaines personnes souffrent tellement au niveau moral, psychique, émotionnel (et parfois physique) qu’elles décident de mettre un terme à ces souffrances. Et cela est parfaitement compréhensible, chacun ayant un taux différent de résistance à la douleur. Force est de constater que ces personnes n’ont pas décidé de leur capacité à résister aux difficultés rencontrées. Certaines vivent des choses terribles et continuent quand même à avancer, d’autres vivent beaucoup moins de difficultés et c’est pour eux une montagne infranchissable. Pourquoi ? Peut-être pour des raisons de qualité énergétique corporelle et mentale (ce qu’on appelle la vitalité), pour des raisons d’éducation, de maladie, de fatigue physique et psychique.

Il existe des individus qui ont subi une éducation qui leur a diminué, voire supprimé leur instinct de survie psychique (« je ne vaux rien, les autres sont tout, je dois donner ma vie aux autres, à une idée, à Dieu).

Pensez-vous vraiment que la vie est sérieuse ou importante ? Pourquoi faudrait-il la préserver à tout prix ? Peut-être parce que cela nous rassure de voir continuer à vivre les gens que l’on aime. L’idée de perdre un être cher génère immanquablement un sentiment de manque, de vide, d’absence, de manque de soutien, de vertige face à l’inconnu du changement. Peut naître alors un sentiment d’urgence à vivre le moment présent comme étant précieux. A ceci vient s’ajouter un fonctionnement viscéral de maintien de la vie pour que perdure l’espèce, la lignée, le clan, l’égo. Il est assez amusant de constater que nous savons pertinemment tous que nous allons mourir, et pourtant la peur de cette inéluctabilité peut empêcher certains de vivre sereinement.

Beaucoup de questions pour aboutir à un constat simple : la vie est naissance – mort. Entre les deux un flot incessant d’histoires.

Certaines sont drôles, d’autres dramatiques ou sans goût particulier. Je pense que tout dans l’univers fonctionne ainsi, et rien ni personne ne peut s’y soustraire, alors pourquoi s’en faire, pourquoi s’agiter puisqu’on ne peut faire autrement ?

Un « cadeau » que nous a fait la vie est le sentiment d’être. Je suppose que vous avez largement fait l’expérience que vous êtes, et que c’est parfaitement indéniable. Je sais que je suis. Les choses se compliquent quand je rajoute quelque chose après ces mots : je suis. Les adjectifs qualifiants pleuvent de tous les côtés, apportant leur lot de jugements plus ou moins douloureux. Si vous dites à quelqu’un qu’il est gentil, en général il va être content. Mais cela veut dire que vous le récompensez parce qu’il a fait ou dit quelque chose qui vous a plu. A l’inverse, si vous dites qu’il est méchant vous le punissez. Voyez-vous où je veux en venir ? Dès que l’on place un mot à la suite de : je suis, ou - tu es, le jugement apparaît, et avec lui la cohorte des déviances les plus diverses. Bien entendu, socialement il est judicieux de construire des phrases un peu plus longues. Ainsi on peut dialoguer, partager, instruire et s’amuser. Toutefois il peut être intéressant de rester intérieurement focalisé sur ces deux mots de base, pour ne pas trop s’attacher aux adjectifs suivants. La vie est dans ces deux mots (je suis), le mental discute de ce qu’il y a après, et pas toujours à notre avantage – ni celui de la nature.

Je vous engage à faire l’expérience de ce je suis, à le sentir et non à le penser. Voyez comme il peut être difficile de rester là, juste avec le tu es de la personne qui est en face de vous. Essayez de refouler tous les qualificatifs qui surgissent en votre esprit pour ne rester qu’avec la présence de la personne. Je gage que vous fassiez rapidement l’expérience d’une profondeur relationnelle insoupçonnée.

Il m’amuse parfois de penser que si tous les humains cessaient d’un seul coup de ne plus se battre pour maintenir à flot les enjeux de leur ego, la planète changerait de visage.

Au plaisir de lire vos commentaires.

Bien cordialement

Christian Patouillard

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2 réponses

  1. Nougaret dit :

    La vie a un début et une fin,c’est entre ces deux points que ce situe Être.Merci Christian pour ce moment de partage.Marc.

  2. Bénédicte Pourquier dit :

    Si nous ne retenons de la vie qu’un enjeu d’ego, si nous admettons qu’elle n’est qu’un passage entre la naissance et la mort sans intérêt, pourquoi ne choisissons nous pas de nous donner la mort tout de suite? Si nous ne le faisons pas, pour la plupart d’entre nous, cela ne veut -il pas dire que nous y trouvons un intérêt? appelons le un plaisir, ou des plaisirs de quelque nature qu’ils soient, physique, émotionnel, intellectuel? plaisir que peut être la nature nous a donné pour perpétuer l’espèce…Peut être même que nous sommes parfois dominés par les bactéries qui nous colonisent pour faire ceci ou cela….Alors?…..N’est il pas plus simple d’accepter notre vie telle qu’elle est, en la rendant le plus agréable possible ,pour nous même, nos proches, nos éloignés, nos « semblables » humains, nos colocataires de cette terre sans lesquels nous ne sommes rien, toute forme animale et végétale. Peut être qu’en n’oubliant jamais notre place d’être vivant, à la fois grande et minuscule, nous pouvons effectivement baser nos rapports interhumains et inter-espèces et nos débats d’idées sur plus de respect, de tolérance et moins d’ego.

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