Vague dans l’âme
Sensation au niveau de la poitrine, très difficile à décrire. Doux et comme un peu mouillé, c’est légèrement dilaté et tiède. L’image d’une vague qui se dépose doucement sur la rive sableuse de mon sternum. Envie de rien, si ce n’est d’écouter les instants qui s’égrènent au rythme de ma respiration. Pensées au repos, elles font la sieste, enfin.
La vague s’étale, prend de l’espace dans mon corps pour venir s’écouler dans les bras, les mains. Ses petites bulles salées s’insinuent dans le ventre, le dos, le bassin… lentement. Une musique silencieuse remplit mon être, une présence bienfaisante. Mes jambes sont lourdes, mollets, chevilles. Des pieds énormes s’enfoncent dans le sol sableux, ancrage.
La perception du temps change, il y a juste maintenant, toujours. A chaque inspiration – expiration le constat d’une existence vécue qui se grave dans le marbre liquide d’une mémoire qui se joue de moi, de ma volonté d’être quelqu’un. Là, je constate que je suis. Sans artifices, sans croyances, sans peurs je suis le moment qui est. Il n’est rien de ce que j’en pense, il n’a pas besoin de ça. Simplicité, évidence. Pas de contrôle, donc pas de peur.
La Vie n’a pas besoin de moi, mais sans moi elle ne pourrait pas se voir, se sentir, se goûter, s’entendre et même se penser de cette façon particulière. Alors je comprends que je suis la Vie elle-même. Elle revêt cet aspect singulier qui est ma forme, comme des milliards d’autres formes, toutes uniquement semblables, car toujours elle. Elle qui est sans forme insuffle le mouvement dans les objets.
Sensation de plénitude et de vide à la fois, expérience profonde qui maintient mon être tout entier. Joie puissante mais sans éclats, goût de force tranquille qui n’a pas besoin de se faire valoir.
Je perçois intimement que “ma “ vie ne m’appartiens pas, elle ne m’est pas prêtée non plus. C’est une énergie mystérieuse qui a créé et ensuite anime cette entité corps-esprit-émotions à laquelle on a donné un prénom et un nom, par commodité.
Tous les corps sont et baignent dans d’incessantes vibrations, mouvements. C’est pour cela que de vouloir figer des croyances, des habitudes, des relations, des situations s’avère purement utopique. Essayons de voir la vie pour ce qu’elle est : sans cesse nouveautés, créativité, changement, surprises, deuils, naissances. Laissons-nous bercer par l’ingéniosité du mystère.
Et simplement goûter la vie qui nous crée à chaque instant…
Christian Patouillard
Merci Christian pour ce moment en suspension
Le temps d une lecture et puis s’en va…
Bernard
ce que je ressent aujourd hui ,ce sentiment de vide l’ impression de ne pas avoir la force de bouger l ‘envie de ce laisser porter être bien et bizarre a la fois le cerveau sans pensée particulière ;je ne peux pas dire que je suis bien ni mal je suis .